La somato-psychique : l’action du corps sur l’esprit
Les chemins de la psychosomatique peuvent se parcourir dans les deux sens. Les relations entre le corps et l’esprit peuvent se nouer de la même manière en "sens inverse". Vous avez tous déjà expérimenté ces processus qui installent un apaisement psycho-émotionnel à partir d’une détente ou d’un bien-être corporel.
C’est ce qui se passe par exemple lorsque, après une journée stressante et nerveusement épuisante, vous plongez dans un bain chaud. En soulageant votre corps d’une partie de son poids, l’eau déleste votre cerveau d’une tâche permanente : la gestion de l’adaptation à la gravité terrestre. C’est une première réaction qui, partant de l’organique, se répercute sur le neurocérébral en induisant une détente d’abord nerveuse, puis psychique. La chaleur de l’eau contribue à ce processus. S’ajoute sans doute à cela un écho qui se produit dans les couches les plus profondes de votre psychisme, et qui réveille des sensations imprimées pendant votre vie intra-utérine, lorsque vous étiez bercé par les mouvements maternels, bien à l’abri dans la chaleur du liquide amniotique. Résultat : au bout d’une dizaine de minutes, vous sentez votre tension nerveuse qui se dilue et un apaisement mental vous gagne.
Bien que très banal, cet exemple montre clairement la manière dont les gestes, les actions et les contextes physiques peuvent se répercuter sur notre psychisme. Comme pour la psychosomatique, ces processus intimement liés peuvent agir dans les deux sens. Tout le monde a déjà ressenti cette déprime sournoise qui s’insinue en nous et brouille notre humeur lorsque la fatigue physique se fait trop lourdement ou trop longtemps ressentir. Heureusement, il est possible, dans ce contexte comme dans celui de la psychosomatique, de cultiver des conditions physiques positives pour induire une détente et une harmonie corporelles qui aident à lutter contre les fatigues nerveuses. C’est l’autre branche de la Delta-relaxation.
Nous voilà revenus (pour un instant !) au point de départ : nous sommes tous nés en bonne santé (1) et chacune de nos cellules possède cette mémoire ; chacune de nos cellules garde le souvenir disponible et l’empreinte de nos forces et de nos repères d’autoguérison. Certains gestes, certaines attitudes, certaines pensées, certaines erreurs de vie quotidienne ont participé à la "construction" de la maladie dans votre organisme ; mais (c’est fondamental) d’autres gestes, d’autres attitudes, d’autres pensées peuvent contribuer à renverser ce processus morbide et à "déconstruire" ce qui perturbe vos équilibres intimes. Tous les outils de la Delta-médecine ciblent donc le "réveil" de votre mémoire de santé et la mobilisation de toutes vos forces d’autoguérison.
Cependant, les patients que j’ai accompagnés sont unanimes sur un point : lorsqu’ils ont entendu pour la première fois, dans la bouche d’un médecin, les mots "maladie grave", ils ont ressenti un grand malaise, assorti parfois de nausées ou de vertiges, comme un début d’évanouissement. Vomir ou s’évanouir : ces deux réactions correspondent, l’une à une tentative de rejeter la terrible nouvelle, l’autre à une envie de fuir l’intolérable (2).
De fait, il est très difficile d’accepter d’emblée le diagnostic de maladie grave, car personne n’y est préparé. La nouvelle fait écho à des peurs ancestrales, à des angoisses anciennes qui sont réactivées par les mots du médecin. Pourtant, nous savons tous, consciemment, que notre vie peut s’interrompre à tout moment : il suffit d’une seconde d’inattention au volant ou au moment de traverser la rue pour que notre vie bascule. Mais bien sûr, nous n’y pensons pas tous les jours (ce serait très déprimant !). En outre, notre inconscient (machine disciplinée à graver les émotions et les souvenirs) se perçoit comme immortel. Du coup, en équilibre plus ou moins stable entre conscient et inconscient, personne n’est jamais vraiment prêt à s’entendre dire que sa vie est menacée. Personne n’est préparé à accueillir avec sérénité le rappel de sa condition de mortel.
Ainsi, lorsque le diagnostic de maladie grave est posé, c’est l’édifice de notre toute-puissance qui est ébranlé. Nous sommes ramenés brutalement à l’inacceptable fragilité de notre vie et de notre équilibre quotidien. C’est tout cela que la personne malade essaie désespérément de rejeter ou de fuir à l’instant de l’annonce de la maladie.
Les exercices de Delta-relaxation (3) sont particulièrement (et immédiatement) utiles pour vous aider à passer ce cap difficile : pouvoir opposer puis substituer aux pensées négatives oppressantes générées par l’annonce de la maladie, des pensées plus constructives (IMG), qui participeront à la mobilisation de toutes ces précieuses forces d’autoguérison.
(1) Hormis, je le répète, les personnes atteintes de pathologies génétiques pures et dont le cas dépasse le cadre de cet ouvrage.
(2) Là encore, cette observation concerne 90 % des personnalités. Il existe également de nombreuses réactions paradoxales (joie, rire, amusement, sérénité) qui font alors émerger des compensations nerveuses névrotiques, mais aussi de véritables processus latents de courage et de travail sur soi. Tout cela est à prendre en compte dans l’espace du dialogue que tout thérapeute doit offrir au patient.
(3) Associés à ceux de Delta-respiration.
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