Aujourd’hui, les discours de différentes écoles (liées aux modes nutritionnelles) ne sont-ils pas trop souvent "désordonnés" et parfois contradictoires, pour que tout un chacun puisse s’y retrouver ?
On présente souvent la nutrition comme une possible "panacée", à condition de suivre "à la lettre" des directives alimentaires extrêmement contraignantes pendant des mois, voire des années. Au stress de la contrainte s’ajoute parfois une forme "d’esclavage mental et social" qui pousse certaines personnes jusqu’à l’orthorexie (1). Conséquence inévitable : il arrive toujours un moment où, la contrainte étant trop pesante, l’on revient à sa nourriture habituelle ; la rechute est alors inéluctable puisque les erreurs précédentes sont répétées, voire amplifiées, par l’effet rebond des frustrations.
À travers les siècles, l’homme a fait la preuve de son extrême adaptabilité. Mais il est toujours resté fondamentalement omnivore, comme le prouve sa dentition : nous avons des molaires pour broyer et écraser, des incisives et des canines pour couper et déchirer, le tout en proportion idéale pour pouvoir ingérer et traiter toutes les sortes d’aliments. Dans toutes les régions du globe, l’alimentation qui prédomine (à quelques nuances près) est définitivement "omnivore à prédominance végétarienne". Cela signifie que les humains se nourrissent surtout de végétaux (fruits, légumes, céréales, légumineuses) et, dans une moindre proportion, de produits animaux (viande, poisson, laitages, œufs...). Cette alimentation, associée à des portions raisonnables d’huiles végétales (pressées à froid) constitue d’ailleurs le mode alimentaire des régions où l’on rencontre le plus grand nombre de centenaires (2) en bonne santé. Tous les discours alimentaires visant à rompre cet équilibre ancestral (sauf sur des laps de temps très courts, à visée thérapeutique, et sous contrôle médical) sont déraisonnables et peuvent s’avérer dangereux même à court ou moyen terme. C’est le cas du végétarisme strict, du végétalisme (dans lequel tous les dérivés animaux sont interdits), mais aussi des diètes fantaisistes comme l’instinctivorisme, le crudivorisme, les régimes hyperprotéinés ou uniquement à base de fruits... Chacune de nos cellules ayant une "mémoire métabolique", aucune n’oublie les carences ni les déséquilibres profonds qui leur sont imposés.
Le seul bémol que je mettrai à mes propos concerne certaines personnes chez qui des voies nutritionnelles contraignantes (souvent liées au végétarisme) sont intégrées dans une démarche plus globale, à la fois écologique, humaniste et spirituelle. Ces personnes parviennent à conserver une excellente santé car elles sont généralement très bien informées et elles savent adapter leur régime alimentaire, pour restrictif qu’il soit, aux besoins essentiels du corps, grâce à des combinaisons et des complémentations spécifiques. Je respecte ces chemins. Mais il ne faut jamais perdre de vue que ce sont des choix personnels qui engagent, au-delà de l’alimentation, la vie tout entière. Cela ne peut en aucun cas constituer la voie d’un conseil ou d’une technique médicale de guérison (dans le respect des patients, de leur famille et de leur quotidien).
(1) L’orthorexie est le trouble du comportement alimentaire qui consiste à suivre de manière obsessionnelle (au sens pathologique du terme) des conseils diététiques précis et très contraignants, jusqu’à les ériger en "mode de vie" rigide et indiscutable.
(2) C’est la base du célèbre "régime crétois" et du programme nutritionnel très prometteur de l’île d’Okinawa.
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