Réponse 4

Tout ce programme de Delta-médecine offre une approche thérapeutique novatrice, mais très construite et très compréhensible. Par contre, aborder le cinquième outil de Delta-psychologie semble quelque peu "déconcertant" ; cela change nos repères classiques de toute «logique thérapeutique». Comment l’expliquez-vous ? Comment mieux l’aborder ?

Ce cinquième outil de santé est vraiment très spécial (je serai plus précis en disant qu’il nous "semble" très spécial et déroutant, sur les bases de notre contexte culturel actuel), mais il est aussi pour beaucoup dans l’originalité et l’efficacité thérapeutique globale de la Delta-médecine.

C’est d’ailleurs, je l’ai souligné dans la question précédente, "mon outil préféré". Mais c’est aussi l’outil qui m’a demandé le plus de recherches, le plus d’observations, et le plus de collaborations réellement pluridisciplinaires : neurologues, psychiatres, psychologues, psychanalystes, ethno-médecins, écrivains, poètes, calligraphes, acteur de thêatre, mime, chanteuse lyrique... La synthèse pratique, comme outil de Delta-médecine, a exigé plusieurs années.

Ce sera sans doute pour beaucoup de personnes (thérapeutes ou patients) une (re)découverte de cette "énergie émotionnelle primitive" si bien dissimulée dans les replis de notre personnalité et rendue quasiment muette par les "bruits" assourdissants de notre monde moderne ! Une énergie fondamentale avec laquelle il nous faut réapprendre à dialoguer ; mais une énergie essentielle à toute démarche de prévention ou de guérison durable.

Pour employer une analogie d’époque, on peut dire que l’émotion douloureuse refoulée est au corps ce que le "virus" est à l’outil informatique. On a l’impression que tout fonctionne presque parfaitement, jusqu’au jour où tous nos programmes de vie sont progressivement parasités... Plus on allume et on éteint l’ordinateur, plus les anomalies se propagent et s’amplifient. Arrive un jour où il faut faire le point et tout "reprogrammer". C’est vraiment l’esprit de la Delta-médecine et plus particulièrement de cet outil n° 5.

Soulignons encore que les outils symboliques et rituels ont accompagné l’histoire de toutes les médecines du monde depuis plus de cinq mille ans. Tous nos souvenirs et toutes nos émotions mélangés forment la toile de fond (l’écran géant) du grand film de nos vies. Si cet écran est légèrement déchiré à un endroit... toutes nos images de vie porteront (sembleront porter) cette déchirure plus ou moins visible en fonction des zones d’ombre et de lumière de la scène projetée (c’est pour cela que de nombreuses personnes restent souvent dans l’"ombre de leur vie" car la déchirure est alors moins visible). Pourtant, un jour, il faut absolument arrêter quelques instants le film et se mettre à réparer sérieusement notre écran de vie (1).

J’ai, par contre, clairement souligné les limites de cet outil qui n’est qu’un "récupérateur d’énergie émotionnelle" ; ce qui est néanmoins essentiel pour nous, dans le contexte d’une volonté de guérison. Mais toutes les psychothérapies sont là pour prendre, si nécessaire, le relais (si la déchirure est trop profonde et demande une réparation plus spécialisée).

Enfin, si les "actes de santé" présentés dans ce programme de Delta-psychologie sont surprenants ou déroutants, ils n’oublient en rien le respect du patient. Je le répète également, ces "gestes" symboliques en apparence incompréhensibles par notre raison sont des "mots" et des "ordres" très clairs et très compréhensibles pour notre inconscient ; d’où leur efficacité. Je serais très heureux que cet outil permette de redécouvrir l’incroyable richesse et l’incroyable force thérapeutique des énergies de l’inconscient. Je crois que l’"espace de dialogue" ouvert par cette nouvelle approche de nos énergies émotionnelles pourra permettre d’aborder (tant par le patient lui-même que par le médecin) bien des questions, trop souvent sans réponse, liées aux souffrances morales (parfois si fortes) de notre monde moderne. C’est réellement l’un de mes souhaits les plus chers, attaché à l’esprit de la Delta-psychologie.


(1) On peut s’appuyer sur cette comparaison imagée pour mieux comprendre la différence de fond entre le monde des psychoses et celui des névroses. Lorsqu’une déchirure sur notre "écran émotionnel" est bien visible et gênante mais qu’elle n’empêche pas la projection du film et le cours de l’aventure de notre vie : c’est la névrose. Nous sommes conscients de notre trouble ; à nous d’avoir la volonté ou la possibilité de réparer notre écran. Dans les psychoses, l’écran est généralement intact mais c’est le matériel de projection qui a un problème technique : le film de vie devient alors "bizarre" et incompréhensible sans que nous puissions identifier clairement l’origine des troubles ; et surtout sans une conscience précise de ces troubles (c’est l’entourage qui motive la décision de consulter un thérapeute). Enfin, psychoses et névroses se rejoignent parfois chez des sujets dits border line : l’écran peut alors présenter une déchirure importante ou le matériel de projection être par moments défaillant : c’est le mélange de ces deux genres à minima qui génère ces troubles de personnalité.