Quelques conseils supplémentaires... et précieux !

Au-delà de ces conseils généraux de nutrition-santé, certains aliments méritent vraiment quelques précisions complémentaires.

Le pain

En France (et dans certains pays d’Europe), il constitue une des bases de l’alimentation depuis des siècles. Du moins cela a-t-il été le cas avant que la folie des régimes minceur jette sur lui l’anathème. C’est injuste, car le bon pain est un excellent aliment, tout à fait compatible avec une "alimentation-santé" à condition de savoir bien le choisir. Pour schématiser le propos nous retiendrons que : "le bon pain est bon pour la santé, le mauvais pain est mauvais pour la santé". L’idéal est de choisir du pain semi-complet (1) et au levain. Le levain, autrefois couramment utilisé pour faire gonfler la pâte, est constitué de bactéries naturelles qui ne se contentent pas d’aérer la pâte à pain et de produire la mie moelleuse. Elles "prédigèrent" certaines substances présentes dans le blé, que nos organismes ont du mal à digérer et à assimiler (notamment les phytates). La levure chimique, qui remplace très fréquemment le levain, produit une aération artificielle de la pâte, mais n’exerce aucune action sur ces substances qui doivent passer par une phase de fermentation. Paradoxalement, le pain blanc à la levure est beaucoup plus rapide et facile à digérer : il semble plus "léger", donc meilleur pour la santé. C’est là un des pièges dans lequel tombent tous ceux qui ne prennent pas le temps de s’intéresser d’un peu plus près à l’alimentation : il y a une grande différence entre la vitesse de digestion et la facilité d’assimilation. Malheureusement, si on peut ressentir la première, on ne peut pas constater la seconde ! Digérés plus rapidement, les nutriments glucidiques très raffinés du pain blanc passent très vite dans le sang, ce qui produit à la longue un fort impact irritant sur notre précieux pancréas. Le pain blanc est également beaucoup plus acidifiant. Le tout perturbe l’assimilation des autres aliments absorbés au cours du même repas.

Enfin, si je conseille de consommer du pain semi-complet, c’est que la farine complète peut se révéler irritante pour les intestins qui n’y sont plus habitués (2). Le pain semi-complet au levain constitue alors une parfaite alternative au pain blanc (à éviter absolument) : le premier possède un Slim-data moyen (environ 55), alors que celui du second est très élevé (jusqu’à 90), ce qui, je le rappelle, favorise les crises d’hypoglycémie, les "fausses" faims, l’acidité tissulaire et un affaiblissement global de notre terrain organique. Le pain blanc au levain est un moindre mal, mais c’est loin d’être l’idéal. Je ne saurais trop vous conseiller de chercher, près de chez vous, un bon boulanger, compétent et consciencieux, qui fabrique encore du vrai bon pain ! On en trouve de plus en plus ; les "consciences professionnelles" se réveillent...

Dernière remarque : nous avons tendance à ne pas considérer le pain comme un véritable aliment, mais comme une sorte d’accompagnement qui se consommerait en surplus du repas. C’est une erreur. Le (bon) pain est un aliment à part entière. Lorsque vous l’intégrez à votre repas (deux belles tranches), il occupe la place d’une portion de céréales (c’est donc une unité alimentaire de couleur orange). Pensez-y lorsque vous organisez votre menu.

Le soja

Voilà un vaste sujet, étroitement lié aux diktats du marketing agroalimentaire ! Certaines personnes, désireuses de revenir à une alimentation plus naturelle et surtout de prévenir l’excès de cholestérol sanguin, consomment, en lieu et place des produits laitiers, des dérivés du soja (3) : lait de soja, yaourt de soja... En réalité, ces produits jouissent d’une appellation et d’une aura fallacieuse, car leur composition n’a rien de comparable avec les produits laitiers(4). Le lait et les yaourts de soja ne peuvent en aucun cas remplacer les produits laitiers courants du point de vue nutritionnel car leur composition est totalement différente. Leurs acides aminés (constituants de base des protéines), notamment, sont incomplets et "mal répartis" ; ils peuvent provoquer à moyen terme des déséquilibres de la flore intestinale. En outre, de nombreuses personnes ont du mal à digérer et assimiler ce type d’aliments qui, trop vite (et mal) digérés, peuvent provoquer diarrhées et flatulences.

Le soja est, en soi, un aliment tout à fait intéressant et respectable. Mais dans l’utilisation qu’en font traditionnellement les Orientaux, il est toujours fermenté (tofu, sauce de soja, miso...). Cela s’explique par le fait que, comme le blé, il contient des substances difficiles à gérer pour nos organismes. La fermentation permet de les "prédigérer" et de les rendre plus facilement assimilables. Le lait de soja, lui, est le résultat d’une macération de graines de soja, mixée et filtrée de manière à obtenir un liquide épais et blanchâtre. Quant aux soi-disant yaourts, leur préparation demande la présence de nombreux additifs : épaississants, agents de texture... Alors si vous voulez vraiment consommer du soja, préférez les produits traditionnels, tout particulièrement le tofu qui est un excellent aliment protéique d’accompagnement des céréales, des soupes de légumes et des poissons.

L’alimentation biologique

Il s’agit, bien entendu, d’une qualité alimentaire idéale, bénéfique pour peu que l’on y ait accès car les aliments d’origine biologique sont encore onéreux. Ils sont plus riches en nutriments essentiels et moins chargés en substances polluantes, ce qui constitue vraiment deux bénéfices très importants pour notre santé. Cependant, le fait de consommer des aliments bio ne change rien à l’équilibre ou au déséquilibre dans la composition de vos repas. L’idéal nutritionnel réside donc dans une alimentation bio ET équilibrée, qui respecte les Slim-Data et les conseils visant à neutraliser l’excès d’acidité du milieu intérieur. Dans ces conditions, j’y suis 100 % favorable ! La notion d’aliments bio est un label de qualité quant à l’aliment lui-même, mais n’engage en rien l’utilisation plus ou moins "équilibrée" qui en est faite. Pour revenir à l’image que j’ai utilisée un peu plus haut, des pièces de LegoTM en or massif seraient belles et précieuses, mais elles continueraient à produire un objet laid ou inutile si les consignes de construction n’étaient toujours pas respectées (ou pire, si vous avez perdu le mode d’emploi !).

Je conseille donc généralement à mes patients de porter leur attention, avant toute chose, sur la compréhension de la nature des aliments. Je préfère qu’ils commencent prioritairement à se réconcilier avec la nourriture, qu’ils apprivoisent leurs menus et leurs équilibres internes. Ensuite, une fois cette étape bien intégrée, ils peuvent, s’ils le désirent et s’ils en ont les moyens, choisir des produits issus de l’agriculture biologique. Bien entendu, les personnes qui ont déjà l’habitude de manger bio peuvent continuer sans hésiter. Leur rééquilibrage métabolique n’en sera que plus rapide et réussi.

Mais n’oubliez pas que vous pouvez retrouver tous vos équilibres internes même si vous n’avez jamais accès à la nourriture bio. Il vous faudra juste suivre plus attentivement les conseils délivrés dans le chapitre suivant consacrés à la Delta-détoxication.

(1) Le pain 100 % complet est devenu trop "dense" et difficile à digérer pour nos organismes affaiblis ou déséquilibrés.
(2) L’évolution humaine nous conduit vers un affaiblissement du pouvoir digestif et un rétrécissement de l’espace oro-buccal. L’assimilation globale diminue (ce qui diminue la puissance de mastication).
(3) La "sojamania" est une obsession d’origine américaine. Les ÉtatsUnis sont le premier pays non-oriental où la consommation de soja s’est "enflammée". Cette "folie" a gagné l’Europe, via l’incompétence nutritionnelle des spécialistes en marketing ; avides de profits, mais oublieux de l’éthique.
(4) Tout en soulignant que pour toutes les convalescences de maladies graves, il est essentiel de limiter les produits laitiers gras (fromages affinés et lait entier), très acidifiants et allergisants.