Bien utiliser les compléments alimentaires

Nombreux sont les patients qui me posent cette question : "Docteur, est-ce que je peux prendre des compléments alimentaires ?" Ma réponse est "oui !". J’ai déjà eu l’occasion d’expliquer et de démontrer que le complément alimentaire (au-delà des exagérations générées par la publicité et le marketing) est une réponse d’époque (1), adaptée aux nouvelles exigences de nos rythmes de vie. Ces produits contiennent des nutriments essentiels venant compenser les pertes nutritionnelles liées à la transformation radicale des aliments modernes. Le raffinage des produits alimentaires aboutit à une perte réelle en vitamines, oligoéléments, sels minéraux et fibres. L’agriculture intensive a aussi sa part de responsabilité dans cette perte, ainsi que certains modes de conditionnement. La réponse qu’a fournie notre époque à ce problème ne manque donc pas de bon sens : puisque nos aliments sont appauvris, remplaçons ces pertes par des compléments, des supplémentations. Mais il convient de respecter quelques règles précises si vous ne voulez pas que vos bonnes intentions se retournent contre vous.

• Les compléments alimentaires ne sont utiles que s’ils sont bien choisis, bien ciblés en fonction des besoins de la personne (2), et s’ils restent raisonnablement dosés. Je suis fermement opposé à la mode des "cures sauvages" et des "surdosages systématiques". Les compléments alimentaires surdosés ou absorbés en trop grande quantité peuvent même provoquer des effets dits "paradoxaux", à l’opposé des bénéfices attendus. Au lieu de protéger l’organisme et de lui faciliter le retour à la guérison, ils peuvent l’entraîner plus rapidement encore sur la pente de la maladie. Une fois encore, il convient de faire preuve de curiosité et de bon sens !

• Favorisez les compléments alimentaires d’origine naturelle (comme le sirop d’argousier ou les comprimés à base d’acérola pour la vitamine C). Sans rentrer dans d’inutiles détails, sachez que les vitamines de synthèse ont une part "non vivante" que l’organisme doit éliminer, ce qui peut provoquer des allergies ou certains effets paradoxaux. Pour reprendre l’exemple de la vitamine C, l’appellation scientifique de celle contenue dans notre organisme est acide "L-ascorbique". Or, la vitamine C de synthèse est de l’acide "D-L-ascorbique". Seule la forme "L-ascorbique" étant utilisable, l’organisme est obligé d’éliminer la partie "D-ascorbique" de cet acide, pour être à même de l’utiliser, ce qui provoque des fatigues organiques et parfois, des troubles inutiles.

• D’autre part, lorsqu’on souffre d’un problème cellulaire, il faut faire particulièrement attention à certaines vitamines liposolubles (3) dont l’excédent n’est pas évacué dans les urines et reste stocké dans nos graisses. Il faut surveiller notamment l’apport en vitamine A pour éviter tout risque de surstockage dont les effets seraient négatifs pour l’organisme. Il en est de même pour certaines vitamines hydrosolubles (4) dont le surdosage est nuisible, notamment la vitamine B12, la vitamine B6 et la bêta-carotène.

• Le conseil que je donne habituellement est simple : utilisez toujours des compléments alimentaires conçus par un laboratoire reconnu, et distribués dans les pharmacies ; choisissez ceux qui ont une formule la plus équilibrée et la plus naturelle possible, incluant les principales vitamines du groupe B, la vitamine E, la vitamine C et quelques bioflavonoïdes (extraits de citrus par exemple). La formule peut également inclure des minéraux et des oligoéléments (magnésium, calcium, zinc, sélénium, manganèse...). Et surtout, fuyez les produits aux promesses marketing surréalistes. La lucidité et la sobriété dans la promesse est le premier gage de sérieux !

• Chaque produit étant dosé de manière spécifique, il faut se référer aux conseils du fabricant pour ce qui est de la quantité à absorber chaque jour.

• Une bonne formule polyvitaminée ou antioxydante en cure de trois semaines à chaque changement de saison est généralement suffisante. Il faut éviter de consommer ces compléments alimentaires de manière continue, afin que votre organisme ne perde pas l’habitude (et la force) d’extraire de l’alimentation tous les nutriments dont il a besoin.

• Prenez ces compléments alimentaires de préférence au milieu d’un repas, car en se mélangeant aux aliments, les nutriments de complément retrouvent un "milieu naturel" idéal. Ils sont d’autant plus facilement assimilés par l’organisme, qui en est d’autant moins fatigué.

• Enfin, sans vouloir diaboliser Internet qui est un vecteur de communication révolutionnaire, je vous recommande de ne jamais acheter vos compléments alimentaires sur des sites situés hors du territoire français ou des proches pays européens. Il existe de nombreux produits frauduleux venant des États-Unis, d’Inde, de Chine, des pays de l’Est... Ces pays disposent d’une industrie pharmaceutique au-dessus de tout soupçon, mais celle-ci cohabite malheureusement avec des sociétés produisant des contrefaçons au mieux inefficaces, au pire dangereuses pour la santé.

Ainsi, "mieux manger pour mieux guérir" est un slogan de mieux-être que vous pouvez (et devez) faire vôtre en un clin d’œil grâce aux nouveaux réflexes de santé de la Delta-nutrition.

(1) Pour plus de détail, consulter les actes des Entretiens de Bichat 2007
(2) Voir la partie consacrée à la Delta-détox, qui développe avec plus de précisions l’emploi des compléments alimentaires.
(3) Solubles dans les graisses.
(4) Solubles dans l’eau.