Les grands organes émonctoires

Drainer, purifier, dissoudre, neutraliser, éliminer, dépolluer pour mieux guérir : telle pourrait être la définition globale de la détoxification. Si ce programme détox est particulièrement important pour les personnes sujettes à la fatigue chronique ou à un mal-être global, il l’est encore plus pour les patients atteints d’un cancer. Les traitements médicamenteux des problèmes cellulaires sont souvent "lourds" et associés à de nombreux effets secondaires ; ils demandent à l’organisme de ces patients un surcroît d’efforts pour les assimiler et en éliminer les déchets (les métabolites). Le foie notamment, usine de transformation de la majeure partie des molécules médicamenteuses, mérite bien qu’on le soutienne un peu dans cette (trop) lourde tâche. La science a baptisé nos organes d’élimination les "émonctoires". Les principaux sont l’intestin, le foie, les reins, les poumons (1)… La peau peut aussi jouer un rôle dans l’élimination des toxines à travers la transpiration et parfois même à travers certaines éruptions cutanées chroniques.

Avant de plonger dans les détails pratiques des réflexes détox quotidiens, arrêtons-nous quelques instants sur ces organes si essentiels pour nos équilibres internes de santé. Comme toute autre entité vivante, chacune des cellules qui composent nos corps produit des déchets. Ceux-ci sont rejetés dans le milieu liquide au sein duquel elles baignent et que l’on nomme "liquide interstitiel". Celui-ci est continuellement drainé et régénéré par des milliers de petites réactions métaboliques. Une partie de ce liquide chargé de déchets est régulièrement évacuée par le biais des systèmes sanguin et lymphatique. Ce dernier est formé d’un réseau de canaux qui remontent du bas du corps vers le haut. La lymphe est un liquide blanchâtre, épais et visqueux, qui circule dans les canaux lymphatiques et va se jeter dans la circulation sanguine veineuse au niveau des clavicules. Ceci expliqué de manière très schématique, bien sûr. Mais cette simplification permet de mieux "visualiser" l’intérieur du corps et l’ensemble des circuits métaboliques.

C’est donc le sang veineux qui récolte la majeure partie des toxines issues du métabolisme cellulaire. Ce sang dispose de deux centres de recyclage : le foie qui filtre une partie des déchets, et les reins qui retiennent le reste. Les déchets retenus par les reins sont évacués par l’urine. Ceux filtrés par le foie sont neutralisés et transformés au sein même de cette usine de traitement, puis rejetés avec la bile dans le système digestif. Voilà qui nous conduit tout droit à un autre centre de traitement des déchets, très important : l’intestin (et sa riche flore bactérienne). C’est lui qui assure l’évacuation des "gros" déchets alimentaires produits par la digestion. Une grande partie de l’assimilation des nutriments se fait à travers les fines parois de l’intestin grêle. Le reste, tout ce qui n’a aucune utilité (y compris les déchets rejetés par le foie) transite par le côlon et est éliminé sous forme de selles.

(1) Les exercices de Delta-respiration participent efficacement à une forme de Delta-détoxication pulmonaire.