Rancune et culpabilité: deux "poisons intimes"

La rancune et la culpabilité utilisent bien sûr le support de la pensée, mais elles puisent également (comme toutes les émotions lourdes) dans des couches beaucoup plus profondes qui échappent à notre mental. C’est pourquoi le travail sur la pensée consciente ne suffit pas à désamorcer ces deux "poisons intimes". Il faut donc trouver un moyen d’atteindre les strates souterraines de notre être. C’est ce que propose la Delta-psychologie à travers ses actes symboliques (1). Je fais ici référence à des techniques simples, toujours respectueuses de la personnalité et de l’éthique individuelle, souvent basées sur l’écriture.

Ces gestes ont un impact d’autant plus fort, qu’ils ne font pas partie de nos attitudes courantes. Dans notre vie quotidienne, nous disposons d’un "moteur de gestion émotionnel" qui utilise nos habitudes, nos réflexes de vie, pour masquer nos émotions perturbantes (qui s’impriment alors en blocage ou en porte-à-faux dans notre inconscient). Les gestes symboliques et rituels sont là pour "court-circuiter" ces habitudes. Dans de nombreux cas, ce travail permet de retrouver une nouvelle forme de sérénité. Et lorsque les émotions sont trop douloureuses, le travail symbolique permet au moins d’identifier l’origine de ces perturbations et de prendre la décision, toujours salutaire, d’aller chercher de l’aide dans une démarche psychothérapeutique adaptée.

Enfin, une remarque fondamentale qui pourra être appliquée à tout ce chapitre très spécifique: lorsque je parle de "rancune", cette émotion symbolise toutes les énergies négatives (affaiblissantes) de type «colère contre autrui": violence, haine, jalousie... De même lorsque je parle de «culpabilité» cette émotion symbolise toutes les énergies négatives (affaiblissantes) de type "colère contre soi-même": honte et auto-critique en boucle, dévalorisation, sensation d’indignité, de souillure physique ou morale, de ne pas être à la hauteur de..., et diverses dysmorphophobies (2).

(1) Les actes rituels et le symbolisme sont à l’inconscient ce que les mots et la parole sont à la conscience.
(2) Fixation mentale disproportionnée et donc pathologique sur une partie du corps qui "dérange" ou "ne plaît pas".