Les émotions et la santé

Bien sûr, nous ne pouvons pas affirmer pour autant que certaines émotions suffisent à nous rendre malades ! Ce serait un raccourci simpliste. Mais selon la "couleur" de ces émotions (positives ou négatives, agréables ou douloureuses, joyeuses ou chagrines...), et selon la "qualité" de notre gestion émotionnelle (la manière dont nous les vivons, les acceptons ou les refusons, les exprimons ou les refoulons...), nous pouvons plus ou moins facilement trouver en nous la place pour une forme ; d’"équilibre intérieur" (idéalement, pour de la "sérénité", être en accord avec soi).

À moyen ou long terme, des émotions négatives, mal acceptées et inexprimées puis nécessairement refoulées (parfois "emmurées"), peuvent donc avoir un lourd impact biochimique. Et cet impact peut finir par favoriser les déséquilibres de notre terrain cellulaire, ce qui favorise l’émergence de nos faiblesses génétiques. C’est pour cette raison que, au sein de certaines universités1, les chocs émotionnels sont évoqués parmi les causes déclenchantes majeures de certains cancers.

Personnellement, je trouve cette thèse un peu trop "directe" et incomplète, comme le sont tous les raccourcis scientifiques tendant à associer l’apparition du cancer à une seule origine, dans une relation de cause à effet unique: cancer et nutrition, cancer et stress, cancer et émotion... Cependant, je pense que la piste émotionnelle mérite d’être largement retenue et intégrée parmi les nombreux facteurs d’hygiène de vie qui peuvent contribuer à la "déconstruction" de la maladie cancéreuse, auto-immune ou dégénérative.

D’innombrables observations cliniques permettent de mieux comprendre pourquoi certains médecins (de plus en plus nombreux) intègrent à leur interrogatoire clinique des questions sur la vie émotionnelle de leurs patients. Et il n’est pas rare de découvrir qu’une poussée de sclérose en plaques a débuté après une forte contrariété, ou qu’un cancer est apparu à la suite d’un accident corporel, d’un deuil brutal ou d’un événement déstabilisant (divorce, chômage...). C’est alors l’élément déclencheur mais non la cause unique. C’est à ce stade de prise de conscience qu’il faut éviter tout raccourci.