Les émotions au quotidien

L’idée motrice de la Delta-psychologie est donc de transformer l’impact psychocorporel et neurocorporel de nos émotions en un allié de poids: lorsque nos émotions sont harmonisées (ou tout au moins apaisées et vécues en conscience), elles peuvent libérer une énergie vitale qui va soutenir nos forces d’autoguérison. Entendons-nous bien: je ne prétends pas que le simple fait de ressentir et d’intégrer ses émotions de manière plus sereine suffit à guérir une maladie ! Mais il est clair que les émotions douloureuses liées à des événements et des situations passés, et dont l’écho continue à assombrir notre vie présente, constituent un facteur aggravant de la maladie.

Si vous avez vraiment décidé de tout mettre en œuvre pour aider votre précieuse "balance de vie" à pencher à nouveau du côté de la santé (jusqu’à l’amener à franchir à nouveau le "point Delta"), si vous avez commencé à corriger les principaux déséquilibres qui pesaient jusqu’à présent sur votre "plateau-maladie", vous ne devez, vous ne pouvez pas négliger ce travail sur les émotions (1).

La société occidentale moderne nous donne accès à un très large panel d’informations et d’émotions, beaucoup plus riche et varié que celui de nos ancêtres. Mais parallèlement à cette ouverture émotionnelle, notre communication interpersonnelle s’est appauvrie. Nous pouvons aujourd’hui nous mettre en relation, d’un seul "clic" informatique, avec la moitié de la planète, mais la concentration urbaine et l’éclatement de la cellule familiale multigénérationnelle ont limité les possibilités d’échange intime. Les relations amicales ont également évolué. Elles sont devenues plus mouvantes, plus instables et plus superficielles. S’ajoute à cela la régression très importante de la pratique religieuse (toutes croyances confondues), qui offrait dans le passé un cadre important à l’expression des émotions (je pense notamment à la vocation première de la confession chrétienne et à la consultation lucide et bienveillante des rabbins, imams ou sages orientaux...). Pour toutes ces raisons, nous avons de moins en moins l’occasion d’exprimer nos émotions douloureuses, de les "séréniser" et de les intégrer de manière tolérable à notre vécu. Les difficultés émotionnelles ont existé à toutes les époques, mais il faut aujourd’hui leur apporter une "réponse d’époque". En amont des nombreuses formes de psychothérapies, la Delta-psychologie constitue un premier pas important ; celui d’une prise de conscience sans autojugement ; une porte ouverte sur l’acceptation plus lucide de notre véritable identité profonde, au-delà de notre «personnalité construite». La volonté d’une "conscience plus claire", pressentait Pandouïev.

(1) Avec toutes ces années d’observation et de recul, je placerais même cet outil de santé à la première place s’il était plus spontanément facile à apprivoiser.