Le rôle de l’alimentation dans les problèmes métaboliques
Quelle importance, direz-vous, tant que l’on digère bien ? C’est bien là le problème ! Nous digérons (encore) bien ce que nous assimilons (déjà) mal ! C’est là un autre piège nutritionnel important, dû à la généralisation des transformations alimentaires et à leur impact sur le pancréas. Cet organe nous est très précieux, car c’est lui qui gère en grande partie la stabilité du taux de sucre sanguin. Celui-ci doit rester à peu près régulier, compris dans une fourchette allant de 0,7 à 1 g par litre de sang. Au-dessous du minimum, on risque l’hypoglycémie qui se manifeste par une intense fatigue, des vertiges, voire des évanouissements (et même un coma si le niveau de sucre tombe vraiment extrêmement bas). Au-dessus, on court le risque de développer un diabète dont les suites pathologiques peuvent être très sévères (atteintes oculaires, vasculaires et cérébrales notamment). Ce taux est donc soigneusement régulé par une hormone majeure, l’insuline, sécrétée par notre pancréas. Lorsque nous mangeons des aliments ayant un index glycémique élevé, un afflux de sucre passe brutalement dans le sang. Or, notre corps et nos organes détestent tout ce qui est "brutal".
Les transformations industrielles ayant fait grimper l’index glycémique de nombreux aliments, notre pancréas est de plus en plus vigoureusement sollicité. La brutalité de ces décharges glucosées inhabituelles va progressivement "irriter" le pancréas au niveau biologique, et dérégler la précision millénaire de ses sécrétions. Peu à peu, nos flux insuliniques se "déprogramment". Non seulement le pancréas se fatigue, mais ces sécrétions intempestives laissent derrière elles un "résidu insulinique", qui provoque une petite crise hypoglycémique transitoire après les prises alimentaires. Cette légère baisse du taux de sucre sanguin suit donc chaque hausse excessive. Ce phénomène entraîne à la longue un dérèglement de l’activité du pancréas (1), associé à des accès de fatigue chronique, ainsi qu’à des troubles de la concentration et du sommeil.
De son côté, le cerveau vit ces mini-crises d’hypoglycémie comme une agression répétée. Et il est très "susceptible" sur ce point ! N’oublions pas que le glucose est sa principale nourriture avec l’oxygène. Tout "manque" est vécu comme une agression (2) qui entraîne un "conflit de survie". Ces réactions peuvent, à moyen terme, perturber la production de certaines neuro-hormones cérébrales, entraînant un mauvais fonctionnement de notre centre de satiété. Des sensations de "fausse faim" se manifestent, qui poussent à manger alors même que l’organisme n’a pas besoin de nourriture.
Ainsi, les multiples transformations dans nos habitudes alimentaires et dans la nature même de nos aliments sont à l’origine de la "surbouffe" ; mais aussi pour partie de la fatigue chronique, des troubles du sommeil et de la déprime qui caractérisent notre monde occidental. Elles sont aussi responsables de l’explosion des maladies métaboliques. Le nombre de cas de diabète a doublé en France entre 2000 et 2008 ! Pour la première fois, il y a sur la surface du globe davantage de sujets atteints d’obésité que de personnes souffrant de la faim ! On compte ainsi plus d’un milliard de personnes souffrant, d’une manière ou d’une autre, de désordres métaboliques liés à des facteurs nutritionnels.
Certes, la science a trouvé de nombreuses réponses médicamenteuses et chimiques adaptées à l’immense majorité de ces désordres. Il existe des traitements contre le diabète, l’hypertension artérielle, l’excès de cholestérol... Mais dans toutes les maladies métaboliques liées à des facteurs alimentaires, la rééducation de l’alimentation devrait être la première arme de guérison. Elle doit donc absolument accompagner tous nos traitements pour que ceux-ci soient pleinement, et surtout durablement, efficaces.
(1) Rapidement, on voit apparaître un phénomène cellulaire plus global : la résistance à l’insuline. Le message insulinique perd de sa force, en même temps que la maladie métabolique gagne.
(2) C’est l’emergency-mode des Anglo-Saxons et son impact direct sur le métabolisme de l’adrénaline et de la sérotonine.
Votre Programme
Votre avis nous intéresse
Votre ressenti (ou votre expérience personnelle) en lien avec ce programme est précieux pour nous... Vos remarques, vos questions et vos suggestions seront soigneusement analysées et nous ferons le maximum pour y répondre. Pour les thèmes plus généraux nous posterons une video mensuelle de commentaires et de conseils. Merci pour votre collaboration.